d’Aristophane.
Traduction : E. Talbot. Adaptation : P. Grenier, M-P. Cucchi et les élèves de l’atelier théâtre.
La Fable…
Deux citoyens, Pisthétæros (Fidèle ami) et Evelpides (Bon espoir), dégoûtés de la vie que l’on mène à Athènes, fatigués de la corruption et des procès incessants dont ils font l’objet, décident de quitter leur cité.
Guidés l’un par une corneille, l’autre par un choucas, ils parviennent chez les oiseaux où ils sont reçus par la Huppe.
Ils ont à cœur de s’assurer une vieillesse heureuse et vont mettre tout en œuvre pour convaincre les Oiseaux de bâtir une ville aérienne : Coucouville-les nuées.
Tous les hommes veulent alors y venir habiter ; le sceptre est dérobé aux Dieux qui ne savent plus maintenir l’ordre sur la terre.
Nos deux vieillards chassent impitoyablement de la cité nouvelle les prêtres, les devins, les philosophes, les poètes, les législateurs, les avocats…
On crée des divinités à l’image des oiseaux, à qui appartient désormais l’empire du monde. Ceux-ci ont retrouvé leur aura auprès des hommes : ce sont leurs nouveaux dieux !
Et les anciens Dieux, bloqués dans l’Olympe, où n’arrive plus aucune offrande, se voient forcés d’entrer en négociation avec Pisthétæros…
Le Mot du metteur en scène
Comment être heureux quand on est vieux, fatigué et couvert de dettes ?
Cela pourrait être le point initial de l’intrigue des Oiseaux : la fuite de Pisthétaïros et d’Evelpidès, représentant alors, l’ultime recours face au spectre d’une vieillesse décadente.
Cela semble simple mais pour nos jeunes comédiens, ce que disent ces scènes ne va pas de soi. Il nous a donc semblé primordial d’aborder ce texte, ardu et parfois obscur par ses références, en posant clairement les situations de jeu, afin de donner du sens à la progression de notre histoire.
Mais au delà, que comprendre et que retenir de cette pièce… structurée… mais… délirante, répétitive et… néanmoins fantasque ?
Tout d’abord, que l’avènement d’une cité idéale tant souhaitée par nos deux héros est fondée sur une illusion première d’harmonie et de toute puissance. N’est ce pas alors au détriment de toute conscience morale et politique ?
Certes, la grande Athènes est morte… Eh bien qu’à cela ne tienne, semble nous dire Aristophane, faisons mieux encore ! Recréons par la parole et par l’illusion ce que l’histoire fratricide a fait peu à peu disparaître.
Nous avons donc souhaité que cette mise en scène soit fondée sur la notion d’illusion : jeux d’ombres, trompe-l’œil, maquillages outranciers soutiendront notre parti pris. Déniant ainsi toute volonté de réalisme –mais non de vraisemblance tant au niveau des décors que des costumes et de la musique, résolument contemporaine.
Jouet du désir des vieillards, les corrompus (faudrait-il dire tous les hommes ?…) les Oiseaux, les Dieux, n’existent, ne se combattent et ne se réconcilient que grâce aux puissants pouvoirs de la parole, celle du subtil Pisthétaïros…
Cette parole triomphante et satirique avec laquelle Aristophane nous fait oublier, l’espace d’un instant, notre insupportable condition de mortels.
Paul Grenier et Marie-Pierre Cucchi
Distribution
Evelpidès Nicolas Chagnet
Pisthétæros Guillaume Gaspar
Le Roitelet, serviteur de la Huppe Laurine Clémenceau
La Huppe, Un inspecteur, Royauté Camille Gire
Chœur d’Oiseaux Clara Hermain, Julie Molinet, Joëlle Sadok, Ophélie Pédinielli, Laurine Clémenceau
Le Phénicoptère Ophélie Pédinielli
Un prêtre Cédric Mulard
Un Poète Clara Hermain
Un Sykophante, Héraklès, Le Parricide Mathieu Casanova
Un Vendeur de décrets Julie Molinet
Messagers Alexandre Pédinielli, Cédric Mulard
Metôn Clara Cucchi
Iris en alternance Joêlle Sadok, Andréa Martins
Kinésias, poète dithyrambique Clara Hermain
Promètheus, Poséidon, Un diseur d’Oracles Zacharie Grenier
Un Triballe Alexandre Pédinielli
Les musiciens et chanteurs Mathieu Casanova, Clara Cucchi, Zacharie Grenier
Tableaux André Subréro
Conception et Réalisation du décor Laurent Gire, Eric Cucchi
Costumes des oiseaux Geneviève Giuseppelli