d’après Fernando Pessoa.
Qui est celui qui pense, qui ressent.
A propos du spectacle…
Il est conçu comme une promenade onirique à travers un texte principal, celui du Marin de Pessoa qui nous conduit vers d’autres textes, des rêves de rêves adaptés de romans divers- Tabucchi- Clifford Chase- ou d’improvisations d’élèves…
L’œuvre et le projet
Le Marin repose tout entier sur la puissance, la magie et les dangers du rêve.
Trois veilleuses veillent une jeune fille qui vient de mourir : de quoi est-elle morte ? A t-elle seulement vécu ? Qui était-elle ? Comme le temps semble long et angoissant durant cette veillée funèbre !… Il faut bien alors inventer des histoires ; quelles histoires ? Des histoires de marin et d’île lointaine… et jusqu’où peuvent –elles nous amener ? Jusqu’au marin… et même au delà.
Partant du principe imposé par Pessoa dans son œuvre -L’existence multipliée- ce sont toutes ces vies cachées que nous avons voulu faire exister dans les rêves de rêves.
Et ainsi, ce marin rêvé par une des jeunes filles, va se rêver à son tour, pour s’inventer à travers elle, une autre vie ; jeu de rêves en abyme, jusqu’à l’interrogation finale, qui jaillit en un cri de terreur : et si c’était le marin le seul réel ? Et les jeunes filles, le rêve de ce rêveur ?
Cette histoire qu’elles inventent ne serait-elle qu’un jeu pour tenter d’oublier que la vraie vie nous mène au cercueil et que la seule échappatoire pour l’âme reste le rêve. D’où un ensemble fascinant de dédoublements, de questions, de réponses inquiétantes car « rêver, n’est-ce pas cela que j’appelle vivre ? »
En ces temps d ‘agitation frénétique et de sport à tout crin, le marin nous oblige à la pause. Pourquoi tous ces points de suspension perdus dans le texte ne seraient ils pas eux-mêmes cet « ailleurs » cette île inaccessible et imaginaire, l’utopie qui nous protège et nous libère ?
Ces contradictions qui sont au cœur de la création poétique de Pessoa, les oppositions constantes entre réel et imaginaire, présent et passé, conscience et mémoire, entre l’ici et l’ailleurs, ont nécessité un travail de réflexion de la part des élèves, ardu mais finalement plein de bonnes surprises car qui ne peut retrouver dans ces textes une part de l’enfant qu’il a été et qui restera, de l’adulte en devenir qu’il est déjà…
Et Pessoa de conclure : «Enfant, j’avais déjà tendance à créer autour de moi un monde fictif, à m’entourer d’amis et de connaissances qui n’avaient jamais existé – je ne sais pas bien entendu s’ils n’ont pas existé ou si c’est moi qui n’existe pas»
Avec :
Sarah Iacono : Première veilleuse
Margaux Lormier : Première veilleuse
Fanny Chagnet : Première veilleuse
Simone Grenier : Deuxième veilleuse
Laura Guillaume : Deuxième veilleuse
Melina Russo : Deuxième veilleuse
Marie Luccioni : Deuxième veilleuse
Typhaine Nedelec : Troisième veilleuse
Alexandra Marchetti : Troisième veilleuse
Jessica Martins : Troisième veilleuse
Vincent Triay : Fernando Pessoa
Paul Larnaud : le marin
Remerciements à :
La compagnie partenaire du projet 2006-2007 :
Compagnie Le thé à trois. Grand Merci à Paul Grenier pour l’attention et la tension nécessaires à la réussite du projet, pour avoir supporté mes errances et celles des élèves sans renoncer à être utile et pour toutes ces heures que nous ne comptons plus et sans lesquelles aucun spectacle n’existerait…
M. Ravary, principal du collège de Porticcio pour la liberté accordée aux élèves et à leur professeur dans la réalisation de leur projet.
Mme Vecchioli, gestionnaire du collège.
Melle Julie Guillaume (une ex- de l’atelier ! ) et sa maman pour la réalisation des robes des veilleuses.
Eric Cucchi pour la création des panneaux, des programmes, de l’affiche et pour son soutien logistique indispensable.
M. Jean-Baptiste Luccioni pour le prêt gracieux du lieu de représentation
Tous ceux qui, enfin, de près ou de loin ont contribué à la réussite du projet en transportant des décors ( merci à l’oncle de Paul ! Au papa de Jessica ! ) en prêtant des vêtements, en faisant des gâteaux…